Ilha Formosa

Une exposition de Beaux-Arts Contemporains Taïwanais

 

 

 

Formosa est l’ancien nom de Taïwan. Il date de l’époque, au XVIème siècle, où les marins Portugais, après avoir traversé l’Océan Pacifique, ont été les premiers à découvrir l’île. Epoustouflés par sa beauté, ils n’ont pu retenir un cri : «  Ilha  Formosa ». Bien qu’on n’ait toujours pas trouvé de preuves historiques étayant cette légende, le nom Formosa apparaît dès 1554 sur les cartes dessinées par le Portugais Lopo Homem (environ 1497-1572). Les colonisateurs européens de Taïwan — la Hollande (1624-1662) et l’Espagne (1626-1642) — employèrent tous deux le nom Formosa pour décrire l’île, et partout dans le monde, les documents historiques l’ont dénommée « Formosa - L’Ile Magnifique ».

 

Le nom Taïwan, lui, provient de la langue parlée par les indigènes de l’île. Les documents historiques des Néerlandais et des Espagnols contiennent des témoignages d’échanges commerciaux et de négociations politiques menés par les natifs de Taïwan avec la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales. En 1622, le général de la Dynastie Chinoise des Ming, Koxinga, a battu l’armée néerlandaise, mettant ainsi un terme à la colonisation européenne. Depuis cette date, Taïwan a été sous influence chinoise, jusqu’à la victoire japonaise contre la Chine en 1895. Si le premier contact de Formosa avec les Européens a représenté une première étape vers la globalisation et la civilisation mondiale, la colonisation japonaise a marqué le début de la modernisation de l’île, qui inclut le développement de l’art moderne.

 

Le développement de l’art moderne à Taïwan a beau avoir commencé bien plus tard qu’en Occident, cela ne signifie pas que l’art ait été absent de son histoire. Des preuves archéologiques démontrent la présence d’un artisanat méticuleusement sculpté, datant d’il y a vingt mille ans, à l’époque de la préhistoire. A ce jour, les aborigènes taïwanais ont parfaitement retenu les méthodes traditionnelles de   tissage,sculpture sur bois, argenterie etc. De même que les Européens ont laissé de grands bâtiments de style européen derrière eux, les lettrés chinois ont apporté un nombre incalculable de styles d’art culturel, et les Japonais ont propagé autant l’art  Occidental que les nihonga, leurs peintures traditionnelles. L’art taïwanais doit sa variété et son caractère vibrant à ce mélange des cultures dans lequel il a grandi.

 

L’exposition présente 36 œuvres de 21 artistes différents, parmi lesquelles de la peinture à l’huile occidentale, des lavis d’encre asiatiques, de la peinture asiatique traditionnelle à base de gélatine (aussi appelée nihonga ou peinture minérale), mais également des sculptures et des œuvres multi-média. Elle n’entend pas seulement démontrer la diversité de l’art taïwanais, mais aussi présenter la nature et la civilisation de Formosa, passées et présentes, à travers la représentation artistique. Nous espérons que le temps de cette exposition, l’ensemble du public partagera le rêve de Formosa tout en appréciant ces œuvres d’art.